Ce matin, les oiseaux sont particulièrement bruyants.
Je me demande s’ils saluent simplement la journée qui commence, ou bien s’ils expriment un appel à l’aide, un signe de détresse.
Les sons semblent résonner avec les appels que j’entends de plus en plus de personnes que je rencontre, des nouvelles que je vois et des publications, réponses des médias sociaux.
Quand je prête une oreille attentive, j’ai l’impression d’entendre une demande :
« Y a-t-il quelqu’un pour nous aider ? Aidez-nous à nous remettre sur les rails, à se réimaginer, à retrouver notre civilité, et à nous soutenir mutuellement. »
Je remarque une tendance vers la polarisation. Les gens expriment leur frustration face aux frontières, aux personnes sans-abri, à la crise de la santé mentale, à la théorie des genres. Hier, un titre attire mon attention dans le journal : « Réveillez-vous, les gens sont en colère. » Je me demande alors :
« Où sont les leaders ? »
Au marché Central, j’ai été témoin d’une dispute entre deux adultes pour une place de stationnement, je n’en croyais pas mes oreilles. La semaine dernière, un adolescent a été poignardé à Montréal-Est. Les manifestations contre l’identité de genre se multiplient… Vous avez probablement entendu parler du jeune de 10 ans qui a pris part à une manifestation anti-LGBTQ+. La hausse des crimes haineux…
J’inspire, pause, puis j’expire lentement. Cette technique de respiration m’aide à réguler mes émotions. À calmer mon esprit.
Selon la tradition bouddhiste, l’une des trois causes de la souffrance est effectivement la haine, la colère.
Alors, comment s’aider ?
La première étape consiste à reconnaître l’existence de la colère.
Nous pouvons la ressentir comme une douleur dans le cœur, une brûlure dans le corps ou un trouble dans l’esprit. Le simple fait de reconnaître la haine est un grand pas en avant. Ce n’est que lorsque quelque chose est conscient que l’on peut travailler dessus, le déplacer et le changer.
La deuxième étape consiste à s’autoriser à faire pleinement l’expérience telle qu’elle est, sans désir ni attachement à l’idée qu’il devrait en être autrement. Elle se dissipera.
La troisième étape consiste à explorer sa véritable nature, ainsi que les croyances qui l’entourent.
Nous pouvons nous poser des questions sur les racines de cette haine, cette colère, sur ce qui la nourrit et sur les schémas de pensée qui la renforcent.
Le bruit de notre époque est fort, il est négatif et, pire encore, il ne semble pas nous offrir un moyen de nous rassembler pour aller de l’avant d’une manière unifiée. Les gens se retrouvent donc avec un sentiment de désespoir et d’angoisse. Ils pensent qu’il n’y a rien à faire. Mes amis, rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Il y a tant à faire et chacun d’entre nous peut le faire à sa façon.
Si vous voulez faire votre part pour aider, vous en avez la capacité. Notamment, pratiquer la pleine conscience, vivre en présence attentive, peut être bénéfique pour nous tous. En prenant soin de nous-même, nous contribuons également au bien-être collectif.
Voilà pourquoi le défi autocompassion est né.
Aussi, il a été démontré que la pratique d’écrire des lettres de gratitude sur une période de temps nous enseigne le pouvoir unificateur et curatif de la gentillesse. La bienveillance possède véritablement un pouvoir transformateur.
Engageons-nous dans l’arène et contribuons, à notre manière, pour aider. Nous avons tous en nous les forces nécessaires. Nous pouvons choisir un problème – quel qu’il soit – qui requiert guérison et une lueur d’espoir, et nous mettre en action. Nous pouvons transformer nos organisations en transformant notre leadership.
« La conscience, la sagesse, la compassion et l’éthique sont des moyens par lesquels nous pouvons réduire la souffrance »
Comme beaucoup le savent déjà, j’ai co-fondé une organisation à but non lucratif et créé le programme Leader Éveillé dans ce but :
Avec le souci du bien commun et un profond respect pour la bonté et l’intelligence humaines, nous aidons les leaders à créer un monde plus conscient, plus éthique, pour que le meilleur advienne. Nous avons été rejoints par vingt et un experts et personnalités éminentes de la francophonie mondiale qui contribuent chacun à leur manière.
Le programme Leader Éveillé met en avant les moyens de passer de l’impuissance à la force et à l’optimisme. Je vous encourage à visionner la vidéo de Carole Warlop sur le leader optimiste.
Nous voulons recadrer ce à quoi ressemblent le leadership et le fait de faire la différence.
Les leaders dont nous avons besoin sont déjà parmi nous, c’est vous !
Rappelons-nous que nous avons le pouvoir de nous sauver, de guérir et de nous relever. En nous se trouve la capacité d’inspirer, de guider et d’apporter un changement positif dans notre monde. Ce parcours peut être difficile par moments, demande parfois des changements internes, le pardon et la volonté de lâcher prise. Au final, c’est en nous-même que réside le pouvoir de la transformation et de la résilience.
Au lever du soleil, alors que le chant des oiseaux s’apaise, je déclare avec conviction :
« Nous sommes ici, tous présents. Un nouveau jour se lève. Levons-nous et avançons. Considérons-nous comme les leaders dont le monde a besoin, comme des bâtisseurs du changement, et travaillons ensemble pour façonner la réalité dans laquelle nous souhaitons vivre. »
Nous pouvons surmonter les défis difficiles pour améliorer les choses, j’en suis certaine à 100 %.
Alors, inspirez profondément et expirez lentement.
Chacun d’entre nous a du pain sur la planche.
Cultivons notre confiance, notre courage et notre bienveillance.
La troisième cohorte du Programme Leader Éveillé débutera en janvier.
Avec toute mon affection,
– Céline
Commentaires récents